dimanche 27 avril 2014

Conclusion










La
 forêt est un patrimoine protecteur qui joue plusieurs rôles essentiels. L’influence des écosystèmes forestiers sur les microclimats et les climats est très importante. Par leur effet de fixation des rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère, la forêt et le bois peuvent se comporter, en cas de déboisements massifs, comme des «sources » de gaz à effet de serre ; ou comme des «puits », puisqu’une sylviculture adaptée et des boisements et reboisements peuvent conserver et améliorer le capital sur pied et accroître ainsi cet effet de stockage du gaz carbonique.



Le rôle bénéfique du couvert forestier est confirmé par la plupart des travaux de recherche, tant pour la protection des sols et des eaux que pour la prévention des glissements de terrains ou la fixation des dunes. De ce fait la forêt empêche l’envasement rapide des retenues de barrages, régularise les débits du réseau hydrographique et le niveau des nappes phréatiques, et protège les infrastructures.

Les services économiques et sociaux rendus par la forêt sont très importants au Maroc, que ce soit pour satisfaire les besoins des populations usageres en bois et en pâturage, que pour alimenter les industries de bois et de liège. Mais la difficulté d’évaluer en termes objectifs les rôles écologique et social de la forêt peut faire néanmoins redouter que des pressions ne s’exercent sur les ressources forestières pour alimenter les budgets des communes rurales, et n’orientent fortement les décisions de politique forestière en se basant uniquement sur des considérations d’ordre financier.

Les biens et services renouvelables rendus par la forêt sont aussi importants que variés dont les plus courants sont : La satisfaction des besoins croissants des populations en matériau, combustible, fourrage, aliments et espaces vert de loisir…etc. Son rôle est très important dans les cycles de l’eau et du gaz carbonique, dans la conservation des sols et de la biodiversité.

Ces fonctions de la forêt, que l’on peut qualifier de vitales, imposent la protection, la reconstitution et l’extension de cette richesse nationale, pour préparer aux générations futures un environnement sain et équilibré. Le problème qui se pose est celui de concilier utilisation économique des ressources forestières et protection de l’environnement.




Aussi, l’aménagement des forêts devrait-il constituer un outil de gestion de leurs fonctions économiques, écologiques, sociales et culturelles, élargissant ainsi la notion de rendement soutenu applicable en forêts tempérées à hautes potentialités. La conservation intégrale de certains milieux forestiers riches et peu dégradés, comme la sapinière et certaines cédraies, pour protéger la biodiversité constitue un objectif particulier d’aménagement. Par ailleurs, l’intégration de l’aménagement de la faune sauvage dans le cadre des aménagements forestiers, permet de maintenir l’équilibre écologique, d’améliorer la biodiversité et d’augmenter les revenus de la forêt.


En d’autres termes, le rôle d’utilité générale joué par la forêt doit être au centre des préoccupations des décideurs, il doit toujours primer son rôle économique et fiscal. La recherche du rendement constant peut avoir comme conséquence une diminution de la vitalité de la forêt, ce qui risque de retarder, voir même d’empêcher, l’évolution des peuplements dans le sens de l’ambiance forestière équilibrée.

Mais les droits d’usages résultant des pratiques ancestrales des populations riveraines, constituent pour les forêts marocaines des charges écrasantes et parfois mortelles. Le problème est donc de concilier l’aménagement de l’exercice du droit d’usage et l’arrêt de la dégradation de la forêt.

Cependant il est très difficile d’imposer aux populations riveraines, généralement démunies, des règles strictes de conservation de la forêt lorsqu’elles dépendent directement de cette dernière pour satisfaire des besoins alimentaires et énergétiques vitaux. La satisfaction de ces besoins est un préalable, car toute législation si répressive soit-elle ne saurait être efficace dans ces conditions.

L’amélioration du niveau de vie des populations rurales, dans le cadre d’un aménagement intégré de l’espace rural, permettrait de diminuer indirectement la pression qui s’exerce constamment sur nos ressources forestières.

L’effort de boisement ne doit pas concerner uniquement le domaine forestier. Les terrains à vocation forestière des propriétaires particuliers et les terres collectives devraient être boisés dans l’intérêt des propriétaires et l’intérêt général, en raison des biens et services qui en découlent et des bienfaits directs sur l’environnement. Les procédures de conventions DRS ou de contrats FNF, n’ont pas donné les résultats escomptés en raison de la soumission au contrôle constant des services forestiers, des terrains privés ayant fait l’objet de travaux de reboisements ou de DRS à l’aide de prêts de l’Etat.

cela porte des restrictions au droit de propriété et expose le bénéficiaire du prêt, en cas d’infractions, aux même sanctions pénales en vigueur dans le domaine forestier de l’Etat, puisque ces terrains  deviennent soumis au régime forestier.

Par ailleurs, l’incitation et la sensibilisation des agriculteurs à utiliser des brise-vent comme moyen d’amélioration de la productivité, et comme source de produits ligneux ; l’introduction dans leur mode de vie des énergies renouvelables (les énergies solaire et éolienne, le biogaz), sont nécessaires pour amortir l’intensité des prélèvements qui s’effectuent dans les forêts naturelles, et pour diminuer l’utilisation des combustibles fossiles. Ces dernières mesures contribueront à alléger la facture pétrole et à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.


Par ailleurs, dans le cadre de l’aménagement des bassins versants, il est logique que les propriétaires agricoles en aval des retenues de barrages, participent aux efforts de protection de ces ouvrages, qui les alimentent en eau d’irrigation, en procédant à des plantations de bosquets et de brise-vent, qui assurent une certaine production de bois, et qui permettent une biodiversité favorable à l’avifaune sauvage qui, par ailleurs, contrôle les populations d’insectes.

Ces mesures ne vont pas affecter leur production agricole, bien au contraire, car les grandes surfaces agricoles de monocultures, non interrompues par des boisements, sont très vulnérables aux attaques massives des insectes ravageurs des cultures. La production de bois en aval, aura comme objectif la réduction des prélèvements de bois en amont.

Les communes rurales qui bénéficient des recettes forestières, doivent investir au moins 20% de ces recettes dans des actions agro-sylvo-pastorales. La plantation de périmètres de boisements énergétiques par ces communes avec l’aide technique des services forestiers, pour subvenir aux besoins des villageois en bois de feu, ne manquera pas non plus d’alléger la pression constante qui s’exerce sur les forêts naturelles. Les recettes recouvrées suite à l’exploitation de ces boisements communaux va aussi renforcer leurs ressources financières.



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Une sensibilisation générale à tous les niveaux doit être constamment entreprise, pour que les populations usageres et les différents acteurs du secteur forestier, puissent se rendre compte de la  vraie valeur de nos arbres forestiers.


En effet, nos Genévriers avec leur tempérament d’acier et leur rôle social, surtout en haute montagne, là où aucun arbre n’ose s’aventurer ; ils assurent la survie des courageux montagnards en hivers en leur procurant bois de feu et de cuisson ; leur feuillage est l’unique fourrage pour leur bétail. Leur disparition est un désespoir pour ces fidèles foyers humains à la montagne marocaine, qui finiront un jour par éteindre leurs feux et descendre en ville pour habiter ces insalubres quartiers que sont les bidonvilles. Là ils seront plus désespérés.

Le Cèdre de l’Atlas, avec son port majestueux et sa longévité légendaire est une espèce noble et si remarquable. On devrait être satisfait de posséder de si belles futaies. Le Liban n’a-t-il pas l’emblème du Cedrus Libani dans son drapeau national ? Son bois d’œuvre est d’une grande valeur économique.

Le Thuya, qui occupe les sols les plus ingrats et qui résiste aux températures les plus implacables, est aussi sobre de sols que d’eau. Il laisse derrière lui des terrains stériles qui ne serviront plus à grand chose après lui. Conservons le, avant qu’il ne cède sa place au désert.

Le Chêne-liège au rôle économique incontestable, doit être ménagé et protégé contre les maux qui l’affectent lourdement (défrichements et dépérissements). Le liège qui est un matériau naturel et biodégradable, gardera toujours sa valeur et ses qualités technologiques, en raison des inconvénients des matériaux qui le concurrencent, dont les déchets ne sont pas facilement décomposables et qui portent préjudice à l’environnement.

Le Chêne vert est de tous nos chênes celui qui est le moins difficile, qui fait figure d’essence de remplissage, de ciment vivant qui relie les massifs forestiers ; il apparaît comme le fond, sur lequel se détachent les peuplements des autres essences.

L’arganier est le dernier rempart face à l’avancée du désert, cet arbre typiquement marocain assure la vie à toute une population du  S/W du Maroc septentrional, son rôle socio-économique et son action sur l’environnement, font de lui un arbre providence sous un climat aride où aucune autre espèce ne peut procurer ses multiples services.




Tous les peuplements forestiers ont leur rôle à jouer. Leur régression est néfaste à bien des égards : bien des sources et des puits risquent de tarir, des rivières risquent de voir leur débit s’amoindrir, les inondations seront plus fréquentes, les amplitudes thermiques augmenteront et la pluviosité serait affectée.

Aussi, est-il impératif de conserver et développer cette richesse nationale par la régénération assistée et les reboisements. En se basant uniquement sur la régénération par rejets des essences qui ne se renouvellent que de cette façon (tous les feuillus, le Thuya et le thurifère), on risque de perdre, à long terme, de vastes surfaces forestières en raison de la perte de l’ensouchement des arbres les plus âgés.

La diminution de la pression qui s’exerce sur les forêts suffirait pour qu’elles puissent évoluer, là où la dégradation n’est pas très avancée, vers l’ambiance forestière idéale. Car la végétation méditerranéenne est d’une vitalité et d’un dynamisme à toutes épreuves.


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